Autrefois principalement connue pour sa domination du denim des années 2000, Diesel a connu une transformation radicale ces dernières années, qui lui a permis de redevenir une force culturelle et une référence sur les podiums. Avec le designer belge Glenn Martens à la barre, Diesel a réussi à trouver un équilibre rare : avant-gardiste et facile à porter, nostalgique et avant-gardiste. Et les initiés de la mode l'ont remarqué.
Une nouvelle direction créative
Le tournant a eu lieu fin 2020, lorsque Martens, connu pour son travail d'architecte chez Y/Project, a été nommé directeur artistique de Diesel. Son arrivée a marqué le début d'un nouveau chapitre audacieux. Sous sa direction, la marque s'est tournée vers des silhouettes en denim sculpturales, un style atypique et une énergie brute et rebelle, résolument actuelle. Les premières collections ont suscité un enthousiasme croissant, mais c'est en 2024 et 2025 que Diesel a véritablement trouvé son rythme.
Des moments de défilé qui ont frappé fort
À la Fashion Week de Milan, les défilés Diesel sont devenus l'un des événements les plus remarqués du calendrier. La présentation automne-hiver 2025 mettait en vedette des sculptures gonflables, des sols couverts de graffitis et des mannequins arborant des prothèses aux yeux laiteux et des sourires peints à la bombe. Malgré ce décor théâtral, les vêtements restaient portables : denim vieilli, doudounes oversize et textures superposées formaient une collection aussi tendance qu'originale.
La collection Printemps/Été 2025 a poursuivi sur cette lancée. Martens a entièrement conçu le défilé à partir de plus de 15 tonnes de chutes de denim recyclées, une démarche qui reflétait autant le message que la matière. Les vêtements eux-mêmes ont repoussé les limites, avec des bords effilochés, des effets vieillis au laser et des teintes de denim aux teintes électriques. Le développement durable n'était pas seulement un argument marketing ; il était ancré dans l'identité de la marque.
Durabilité avec substance
L'engagement de Diesel en faveur du développement durable ne se limite pas à la surface. La marque a lancé une série d'initiatives sous la bannière « Pour un mode de vie responsable ». Sa collection Rehab Denim utilise du coton 100 % recyclé, des techniques de teinture économes en eau et des matériaux biodégradables. En Tunisie, un partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel a permis de transformer 24 tonnes de déchets de coupe en nouveau fil, soit suffisamment pour créer près de 90 000 jeans.
Ces efforts ne sont pas passés inaperçus. Diesel a récemment reçu le prix de l'économie circulaire de la Fondation Ellen MacArthur, consolidant ainsi sa position de leader en matière de pratiques de production responsables.
Facteur culturel cool
Parallèlement à ses efforts sur les podiums et en matière de développement durable, Diesel a également déployé des stratégies culturelles astucieuses pour rester sous le feu des projecteurs. Des collaborations avec des personnalités comme Damiano David de Måneskin et Savage x Fenty de Rihanna ont permis à la marque de toucher de nouveaux publics. Parallèlement, le sac 1DR est devenu culte, porté par de nombreuses personnalités, de Megan Thee Stallion à Normani. Sur TikTok et Instagram, Diesel est devenue une marque incontournable pour la génération Z, qui représente désormais plus d'un tiers de sa clientèle.
Le moment de boucle complète de la mode
À bien des égards, le renouveau de Diesel illustre parfaitement la manière de reconstruire une marque historique sans perdre son essence. Sous la direction de Glenn Martens, la marque a su allier innovation, pertinence culturelle et responsabilité environnementale d'une manière résolument moderne.
Ce qui semblait autrefois être une relique de la mode du début des années 2000 est aujourd'hui l'un des noms les plus excitants des podiums, et Diesel, une fois de plus, donne le ton.